Écrire l'histoire, écrire des histoires dans le monde hispanique
Dominique De Courcelles
Vrin
Présentation
Très tôt, les hommes de la péninsule ibérique, fascinés par les grandeurs
grecques et romaines auxquelles ils étaient fiers d’avoir contribué, ont
mesuré l’importance de l’articulation des causes, des faits et des
conséquences, c’est-à-dire la valeur de l’écriture de l’histoire, pour
affirmer leur identité propre. La problématique de l’image et du visuel, qui
est aussi la représentation d’histoire, les « histoires », a été incluse par
eux dans celle du souvenir. « Écrire l’histoire » a consisté à écrire « des
histoires », y compris, à partir de la redécouverte de la philologie et du
développement de l’expression de la subjectivité, l’« histoire de soi ». La
quête de la vérité – quelle vérité? – n’a cessé de hanter les historiens.
L’Espagne – les Espagnes –, s’est donc imposée comme objet historiographique.
Or, l’Espagne a été soumise à de multiples variations, inlassablement
parcourue, tour à tour conquise et conquérante, avant de s’affirmer comme
puissance chrétienne, souveraine et impériale en Europe et dans le Nouveau
Monde. Entre Isidore de Séville et l’époque baroque, une tension s’est
développée entre l’horizon d’attente eschatologique et le champ de
l’expérience. Il s’est avéré que, dans le monde hispanique, l’écriture de
l’histoire, comme prolongement critique de la mémoire, est fondamentalement
liée à l’activité de méditation sur la mort et la naissance des empires, des
idéologies et des hommes, et sur cet entre-deux de l’intervalle entre
naissance et mort, cette crise du temps, sur lequel Heidegger, précisément, a
construit son idée de l’historicité.
Dominique de Courcelles, ancienne élève de l’École Nationale des Chartes est
directeur de recherche au CNRS.
Caractéristiques
Éditeur | Vrin |
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Date de publication | 27 février 2008 |
Langue | français |
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