Peindre les maux
Art visuel et pathologie, XIVe-XVIIe siècle
Florence Chantoury-Lacombe
Hermann
Présentation
On est surpris de constater le désintérêt que suscitent aujourd'hui des images
autrefois très prégnantes : représentations de la cécité, de la peste, de la
gangrène, de la lèpre, de la syphilis, de l'épilepsie, etc. En nous
débarrassant de la majorité de ces maux, du moins en Occident, la société
contemporaine les a aussi refoulés, comme un souvenir désagréable, un peu
honteux. Notre temps est celui de l'image, mais de l'image nette, aseptisée,
glacée, corps sculpturaux et parfaits s'étalant à l'envi sur les pages des
magazines ou les écrans des télévisions. Paradoxalement, ce rêve des corps
idéaux était aussi celui de la Renaissance. D'où cette question : comment
cette esthétique de la perfection s'accordait-elle avec la représentation de
la maladie ? On pense d'abord aujourd'hui à Titien, à Tintoret ou à Véronèse
comme à des peintres plaisants, ils n'en ont pas moins représenté des malades,
des estropiés, des pestiférés, autant de personnages que nous nous sommes
habitués à ne plus voir. Or, c'est justement sur eux que Florence Chantoury-
Lacombe concentre son attention, nous révélant ainsi des oeuvres mal connues,
ou que l'on n'avait pas su voir. Les analyses de tableaux, de gravures, de
dessins, etc., constituent donc la dimension essentielle de cet essai. Comme
le souligne Alain Laframboise, « pour l'auteur, interpréter l'oeuvre revient à
beaucoup plus qu'à l'inscrire dans un environnement, religieux, artistique,
scientifique, juridique, c'est appréhender une organisation du réel, saisir
comment une circulation s'établit entre toutes ces dimensions, comment elles
se rabattent les unes sur les autres, s'ordonnent et se prolongent. »
Caractéristiques
Éditeur | Hermann |
---|---|
Date de publication | 9 juillet 2010 |
Langue | français |
Fiches UNIMARC | S'identifier |