Confidences

Présentation

PRÉFACE
Je viens de terminer « Vérités de Vies ». Terminer ?… La prétention est grande. Des vérités ?… Il y en a partout, à propos de tout. Le seul obstacle est qu’on refuse de les voir. Elles sont à la fois discrètes et impitoyables mais elles nous font le cadeau d’exiger un effort pour apparaître. Alors, regarder ailleurs ?… C’est nier l’évidence.
Et le remords apparaît avec elles. Pourquoi ont-elles été si délicates à découvrir ?
L’individu est un concentré de qualités, de possibilités, d’intelligence et de refus. Ne pas voir, ne pas vouloir voir surtout, est la facilité. Se dire qu’être arrivé au niveau de civilisation qu’il a atteint lui a demandé un nombre incalculable de générations de sacrifices, de charges, d’efforts, de luttes… de tout !
Alors, la tentation de s’asseoir à l’ombre de la meule, de se reposer, de se dire que demain réparera les fautes obligatoires est de l’avis de l’être humain normal. En considération des exigences du futur, c’est une faute.
Finalement, et si la vérité n’était que la face cachée du repos, donc du renoncement, la face abrupte de la montagne alors qu’il est si agréable de parcourir les grandes plaines.
Elle est le rappel… et elle est le remords.
La vie est sans pitié. Comme on la fera, elle sera.
Tout de suite se pose la question de savoir. Qu’était-elle hier, qu’est-elle aujourd’hui ? Il est aisé de répondre. Le témoin est le même.
La vérité est générale dans son principe mais elle est individuelle dans son apparence et sa réalité.
La difficulté est qu’il y a, à la fois, la rigueur et le manque de loi. Ce qui est vrai pour l’un ne le sera pas obligatoirement pour l’autre. D’où le tâtonnement - parfois ! - et l’excuse - toujours !
Et surtout chaque époque - chaque moment parfois - a la sienne.
Alors pourquoi ne pas revenir à des choses simples, à ce qu’est devenue la vie, à ce qu’elle a été hier, à la tentation de la voir s’écouler, se transformer, apporter une vérité à chaque époque, en chaque lieu, à chaque circonstance, à voir ce qu’elle est devenue aujourd’hui avec obligatoirement ses certitudes, ses renoncements et partant ses refus.
« C’était un autre temps, une autre tranche d’Histoire, une autre façon de vivre !… »
La condamnation est facile pour éliminer le bon côté de la chose qui pourrait inquiéter, faire douter, apporter ce qui est le complément du vrai, c’est-à-dire le remords.
Et la remarque devient :
— Pourquoi a-t-on perdu, gâché ou simplement oublié cette façon de vivre ?…
La vérité est la mère de la culpabilité.
Il faut l’accepter.
Alors, comment est-on passé d’une façon de voir, d’agir, de juger à une autre qui sera évidente pour l’un et chargée de critiques pour l’autre ? Juge-t-on dans l’instant ou détient-on une prodigieuse faculté de condamner car, évidemment, hier en étant autrement était forcément moins bien.
Il ne faut jamais oublier qu’il est une réalité évidente : la vérité est fluctuante à l’infini. Elle varie avec le temps, l’endroit, les circonstances, l’i