Trois
Bolano, Roberto
Christian Bourgois
Littérature étrangère
Présentation
Bien qu’il soit plus connu comme narrateur de fiction, Roberto Bolaño se considérait cependant, et avant tout, comme poète. La mise au point par Bolaño de son recueil La Universidad Desconocida, qui rassemble sa production en prose et en vers dans un manuscrit daté de 1993, témoigne à la fois de son travail et de son souci d’ordonner sa production littéraire.
La lecture de ces textes poétiques, qui transgressent les frontières des genres, révèle à la fois d’autres aspects de son univers, (de ses univers), et jette une lumière parfois surprenante sur son œuvre narrative en grande partie ultérieure, troublant au passage la distinction entre récit et poème.
Trois regroupe trois recueils disposés par ordre chronologique : Prose de l’automne à Gérone est daté de 1981, Les néo Chiliens de 1993 et Une promenade dans la littérature de 1994. Si chacun des trois recueils possède une manière, un ton particulier, tous ont un caractère peu ou prou autobiographique et relèvent en même temps de la construction de son « mythe autobiographique ».
Prose de l’automne à Gérone est une série de fragments kaléidoscopiques de textes désespérés et hallucinés, qui racontent de façon parfois énigmatique ou cryptique des évènements – une histoire et une rupture amoureuse, des problèmes de visa, de séjour pour un étranger (R. B.), d’argent qui manque - évoqués de manière fluctuante à la 1ère, 2ème ou 3ème personne.
Les néo Chiliens est l’épopée d’un groupe de jeunes musiciens chiliens qui part de Santiago du Chili et remonte vers le Nord, traverse le « légendaire » Pérou et arrive en Équateur. L’ensemble est tout à la fois plein d’énergie vitale et de désillusion, d’humour et de mélancolie : relatant ce voyage latino-américain, l’auteur met en scène des personnages se précipitant vers un avenir tourmenté, vers la mort.
Une promenade dans la littérature propose enfin, en 57 fragments, dont la plupart commencent par « j’ai rêvé », une promenade onirique en compagnie de fantômes, hommage mélancolique aux écrivains, aux lieux et au passé du grand lecteur qu’était Bolaño.
Roberto Bolaño est né à Santiago du Chili en 1953. Après avoir vécu au Mexique, il retourne dans son pays d’origine au moment du coup d’État de Pinochet. Il y sera brièvement incarcéré. Revenu au Mexique, il fonde « l’infraréalisme », groupe littéraire d’avant-garde, héritier de Dada et de la Beat Generation, entre autres. Il est arrivé comme une bombe sur la scène littéraire espagnole avec, d’abord, La littérature nazie en Amérique, puis Les détectives sauvages. Il a reçu le Prix Herralde en 1998, le Prix Romulo Gallegos, le plus prestigieux d’Amérique latine, en 1999. Héritier hétérodoxe de Borges, de Cortázar, de Artl, d’Onetti, à la fois poète et romancier, il saisit à bras le corps la littérature et l’histoire de sa génération, et est passé maître du brassage des registres, situations et personnages. Roberto Bolaño est mort en juillet 2003 à Barcelone à l'âge de 50 ans.
Publié simultanément à un recueil de poèmes, Les chiens romantiques, et un court roman, Un petit roman lumpen, cet ouvrage est l’un des derniers volumes de Roberto Bolaño qui restait encore à mettre à la disposition des lecteurs français.
Sur Entre parenthèses :
« Ce qui pourrait n'être qu'un terne catalogue ou une publication de circonstance acquiert la force presque insoupçonnable du dévoilement, nous permettant de penser plus fortement les enjeux de l'œuvre tout en interrogeant la situation de la « nouvelle littérature latino-américaine », et plus fondamentalement, la nature de l'écriture et la lecture. [...] Il revient sur les lieux qui le hantent, sur les livres monstrueux qui pourraient le dévorer, sur les livres monstrueux qui pourraient le dévorer, sur les chemins d'un exil inopérant, réagençant sans fin une matière qui semble tout à coup inépuisable. » (Hugo Pradelle, La Quinzaine littéraire)
« Ses chroniques, rédigées en marge de 2666, sont celles qui parlent le mieux des obsessions bolañiennes. Circulation entre les genres, pop culture, éclectisme des références. [...] Entre parenthèses prend tout son sens dès lors qu'on y voit un palimpseste de l'œuvre bolañienne. Une arrière-boutique en somme, où seraient rangés en vrac les chimères de l'écrivain, où il suffit d'un pas pour tomber sur une de ses phrases magnétiques. » (Emily Barnett, Les Inrockuptibles)
« Il est toujours intéressant quand on fréquente l'œuvre d'un écrivain, de l'aborder aussi par la bande - articles, conférences, textes de circonstance. [...] Entre parenthèses est une mine sur les lectures de Bolaño , un catalogue de goûts et de dégoûts exprimés sans pincettes. [...] En résulte une sorte de réseau secret qui définit la position de Bolaño dans la littérature passée et présente, et qui constitue finalement une sorte de manifeste littéraire en creux, avec ce style mélancolique et tonitruant à quoi nous a habitué l'auteur. » (Bernard Quiriny, Le Magazine littéraire)
Caractéristiques
EAN13 | 9782267023138 |
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ISBN | 978-2-267-02313-8 |
Éditeur | Christian Bourgois |
Date de publication | 1 mars 2012 |
Collection | Littérature étrangère |
Nombre de pages | 112 |
Dimensions | 24 x 20,5 x 0,3 cm |
Poids | 124 g |
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