NICOLAS C.

Les auteurs nous livrent ici la trajectoire hors norme d’Eugénie Guillou.
Femme du début du XXème siècle, elle quitte le costume de nonne pour endosser celui de « Sainte Eugénie », maîtresse de maison close pratiquant l’art du fouet. Dialogue intérieur entre Dabitch et son héroïne, le récit est également une incroyable étude des mœurs de l’époque. Le tout est porté par le coup de « fouet » (pinceau), virtuose de Gonzáles.

Éric Feres nous livre ici une première bande dessinée d’une rare intensité. On y suit les pérégrinations d’un tigre à dents de sabre durant le pléistocène. Récit entièrement muet servi par un dessin d’une grande finesse, véritable hymne à la nature, "Sabre" fait partie des très belles surprises de ce début d’année.

L’auteur de "Monster" nous dépeint, dans cette histoire en deux volumes, la trajectoire d’un homme aux abois. Quitté par sa femme, il décide de se mettre en affaire avec un faussaire talentueux, afin d’assurer sa survie et celle de sa petite fille. Construit comme un polar ayant pour décor le musée du Louvre, ce récit parfois ésotérique montre en toile de fond les conséquences désastreuses d’un libéralisme qui broie l’individu. Mais "Le Signe des rêves", c’est aussi et surtout une ode à l’amour que porte Urasawa à la culture française.

Matsumoto dépeint les rapports conflictuels entre un adolescent et son père immature, qui se retrouvent après une longue absence. Ce dernier rêve encore de devenir un champion de base-ball, l’un des sports les plus populaires du Japon. Récit sur la filiation, fortement marqué par la vie de l’auteur qui a passé une partie de son adolescence dans un pensionnat, cette tranche de vie tour à tour loufoque, cruelle et touchante pose la question de la transmission. La patte inimitable de l’auteur donne à l’histoire un aspect presque naïf par moments. Vivement le second volet !

Ombre sort de prison deux jours plus tôt que prévu, suite au décès de sa femme et de son meilleur ami. Il croise un mystérieux personnage, le Voyageur, dont il devient l’homme de main. Commence alors une errance dans une Amérique où s’affrontent des divinités anciennes issues de diverses mythologies, et celles, modernes, que sont la télévision ou encore internet...
Une très bonne adaptation de l’œuvre riche et puissante de Neil Gaiman, qui interroge, comme dans tout récit mythologique, notre capacité à maîtriser les forces qui nous assaillent et à être pleinement maîtres de nos vies.