MICHÈLE F.

Une intrigue parfaitement bien menée et un personnage central féminin qui tient son rôle avec brio et intelligence, tout en exprimant ses sentiments et ses fragilités. Voilà un roman à découvrir et à lire sans modération. Ce qui est assez étonnant, voire déroutant dans l'ambiance générale, c'est la complicité muette qui va exister entre cette femme policier de la Brigade criminelle et un tueur pas vraiment sympathique mais soucieux de ne pas gaspiller les vies inutilement. L'enquête se fait pas à pas et il est difficile de ne pas se sentir un minimum impliqué dans la recherche de la vérité.

Un village dans lequel on ne peut plus désormais communiquer avec l'extérieur ... voilà un sujet audacieux autant qu'amusant, au final plutôt oppressant. Au diable l'intellectuel et vive le paysan qui cultive sa terre et nourrit ! Le village vit dans sa bulle et l'homme survit, bien obligé de changer ses habitudes et de s'accrocher à ce qui reste accessible autour de lui. De l'humour et quelques belles leçons de vie ... L'auteur ne propose aucune réponse en fin de livre mais permet ainsi au lecteur d'imaginer et de se projeter dans cette aventure insolite.

"Le Retour" est un beau roman sur une page assez peu connue de l'histoire du Portugal et sur le sort des rapatriés qui ont dû tout abandonner en Angola après la révolution des œillets en avril 1974.
C'est bien-sûr émouvant, comme tous les récits d'exil et notamment quand il faut lutter pour un proche dont on n'a pas de nouvelles. C'est bien écrit, fluide et sincère. Un livre humaniste et un roman initiatique, la crainte du lendemain dans un pays inconnu, beaucoup d'émotion et de tendresse pour cet adolescent qui nous raconte cette histoire très sensible.

Un roman terrifiant qui met l'âme humaine à nu et nous entraîne dans les méandres du mensonge et de la trahison. Mais quelle belle découverte ! Les années sombres du Caudillo sont décrites sans détours. Quand on sait que l'auteur n'est pas forcément quelqu'un de très ouvert à la démocratie ou à la liberté de penser, ce récit est finalement assez ahurissant d'audace dans l'art de la critique. On appelle cela la boue de l'Histoire. Et le temps passe, l'homme oublie ce qu'il a vécu et recommence sans cesse à torturer ses semblables.
Les écrivains espagnols sont magnifiques !

Un roman d'une grande pureté qui rappelle les émois de "Terre des oublis", largement récompensé. Les sentiments sont décrits avec grande finesse mais sans tomber dans une mièvrerie qui aurait pu guetter l'auteur. Le sujet de l'homosexualité, vécue comme une tare en Asie, est considéré pudiquement sans jamais juger qui que ce soit. Le Vietnam est dépeint dans toute sa majesté mais également dans ses petits détails sordides qui font craindre le pire. 779 pages de plaisir.