| Annaïk |. Libraire
Tomber sept fois...

L'héroïne de cette histoire s'appelle Tama, elle est marocaine. À huit ans, elle a été vendue par son père à une famille vivant en France. Tama n'est pas le vrai nom de l'enfant, mais désormais, ce sera le sien, puisqu'il signifie "la dévouée", et que Tama est esclave. Elle n'ira jamais à l'école, jamais dehors. Au fil des années de séquestration et de maltraitance, la jeune fille nous raconte son histoire.

En alternance avec le récit que nous livre Tama, l'on rencontre Gabriel. Gabriel est un homme solitaire, perturbé, qui vit à l'écart du monde dans les Cévennes. On pressent qu'il a vécu un drame l'ayant profondément meurtri et transformé. Un matin, il découvre une jeune femme gravement blessée dans l'écurie, près de ses chevaux. D'instinct, le lecteur suppose que c'est Tama.

Comme les précédents thrillers de Karine Giebel, "Toutes blessent, la dernière tue" donne véritablement le frisson. Davantage d'empathie, d'émotion que de peur, quoique. De révolte aussi : en effet, derrière des effets de style reconnaissables entre tous et les thèmes de prédilection de l'auteur, tels que l'emprisonnement, la vengeance et la rédemption, les romans de Karine Giebel sont ancrés dans une réalité cruelle mais incontestable. Tama est une figure féminine inoubliable !

Alex-Mot-à-Mots
esclavage moderne

Ouvrir un roman de Karine GIEBEL, c’est savoir que l’on va prendre des coups avec les personnages.

Ce dernier roman ne failli pas à la règle, mêlant aux coups brûlures et autres châtiments corporels.

Et comme le personnage principal est une jeune fille, elle se fera violer également.

Il faut dire qu’elle n’a pas de chance, Tama : achetée à son père qui l’a vendu pour quelques euros, elle travaille en France chez une amie de sa tante, dormant dans une buanderie, et mangeant quand il y a des restes.

Mais l’homme de la maison commence à lui tourner autour et sa femme chasse Tama. Qui continue à être exploitée par sa tante.

Jusqu’à l’arrivée d’Izry.

Là commence la partie que j’ai préférée : celle de l’amour entre Izry et Tama, deux adolescents victimes, l’un d’un père tyrannique et d’une mère pas claire, et l’autre d’esclavage moderne.

Encore une fois j’ai dévoré ce roman addictif jusqu’à la dernière page, tragique comme il se doit. Ou presque.

L’image que je retiendrai :

Celle de Tama découvrant la musique classique.

Une citation :

Parce que vivre, c’est ça. Vivre, c’est avoir peur, avoir mal. Vivre, c’est risqué. vivre, c’est rapide et dangereux. Autrement, ça s’appelle survivre. (p.235)