Julien L. Libraire
Un écorché vif !

L'enragé est un livre nerveux, puissant qui laisse une empreinte comme l'a fait son héros Jules Bonneau petit délinquant abandonné de tous. Cet écorché vif va vivre une existence chaotique emprunte de désillusion mais aussi d'espoir au cœur de cet île bretonne à la fois inquiétante, dangereuse et insaisissable.
Sorj Chalandon signe ici un très grand roman où l'on retrouve des thèmes chers à l'auteur : l'espoir, l'inhumanité, l'abandon et la combativité.
À LIRE !

Alexia B.
Puissant, violent, bouleversant

La Teigne porte son surnom avec fierté, acquis à force de coups donnés et subis. La rage qui l’habite depuis sa naissance est sa compagne de vie et la raison de sa présence à la colonie pénitentiaire de Belle-Île. Cette rage est également le moteur qui lui permettra de s’évader.
Comme à sa habitude, Sorj Chalandon nous montre qu’Histoire et roman peuvent former un seul récit puissant, violent et bouleversant. La rencontre entre l’écrivain indigné et révolté et la Teigne est une évidence. Un de nos romans préférés de Sorj Chalandon !

Serge W.
Puissant, violent, bouleversant

La Teigne porte son surnom avec fierté, acquis à force de coups donnés et subis. La rage qui l’habite depuis sa naissance est sa compagne de vie et la raison de sa présence à la colonie pénitentiaire de Belle-Île. Cette rage est également le moteur qui lui permettra de s’évader.
Comme à sa habitude, Sorj Chalandon nous montre qu’Histoire et roman peuvent former un seul récit puissant, violent et bouleversant. La rencontre entre l’écrivain indigné et révolté et la Teigne est une évidence. Un de nos romans préférés de Sorj Chalandon !

François-Régis SIRJACQ (Libraire)
Un roman social dur

Sorj Chalandon nous emmène sur une île, en Bretagne, en 1932, dans la colonie pénitentiaire pour enfants, que les journalistes appelaient à juste titre un bagne. Août 1934, 56 enfants arrivent à s'enfuir ; tous seront repris sauf un, Jules Bonneau, dit La Teigne, 18 ans.
Lorsqu'on se plonge dans un roman de Sorj Chalandon, on sait que l'on ne lira pas un feel-good mais plutôt un roman social, dur comme peut l'être la vie parfois, dont les personnages sont souvent broyés par L’Histoire avec des mots forts et justes choisis par cet auteur confirmé.

Eric R.
Humain et émouvant

« J’écris pour partager les blessures » déclarait en 2019 Sorj Chalandon. Une phrase, comme un mantra, qui traverse tous les romans de l’écrivain journaliste depuis son premier ouvrage « Le Petit Bonzi ». Partager la douleur de son enfance, dans ses textes autobiographiques quand la violence du père détruit l’amour d’un fils. Partager les blessures des autres comme ses romans irlandais, s’appuyant sur son expérience de journaliste sur place. Partager les blessures des pauvres comme celles des mineurs de « Le jour d’avant », racontant la souffrance des gueules noires lors de la catastrophe des Houillères de 1974.

Partager les blessures, c’est encore que que fait dans L’Enragé, Sorj Chalandon. Cette fois-ci, il s’agit de blessures infligées à de jeunes « marginaux » internés dans la Colonie pénitentiaire de Belle-Île en Mer, colonie pénitentiaire qui est en fait un véritable bagne pour enfants, petits délinquants, orphelins. Il s’agit ici du sort d’un petit paysan mayennais, abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, ignoré de son père, et non élevé par des grands parents. Son premier crime: un vol de trois oeufs. Son second: regarder deux frères se venger de la mort injuste de leur famille. Et se retrouver ainsi à treize ans dans cette colonie. Il s’appelle Jules Bonneau, un patronyme qui le place d’emblée dans ces révoltés, ces marginaux, qui font tant peur à cette bonne société des années trente. Un enragé.

Le Petit Bonzi avait pour défaut majeur, le bégaiement, celui que Chalandon avait lui aussi enfant. Jules Bonneau, dit la Teigne, a comme défaut majeur, l’envie de sauver sa peau, une envie que Chalandon a eu probablement lors des crises de violence de son père. « Tout ce que j’écris, je le vis. Je n’ai pas envie de faire pleurer ou qu’on me plaigne, je veux partager ce que ressent ce gamin » dit Chalandon. Partager à nouveau les blessures occasionnées par l’absence d’amour, l’avilissement d’enfants qui n’ont comme défaut majeur que d’être né du mauvais côté de la société. Dire cette souffrance extrême et entamer la vengeance.

Le partage des blessures a en effet chez Chalandon, un pendant: celui de la résistance. On peut appeler cela aussi la Justice. Le besoin de Julien est terrible, à la hauteur des sévices subis. Il répond au sang par le sang. Aux coups par les coups. Mais cette vengeance est un rêve, un exutoire, une manière de quitter la réalité sordide et de s’imaginer, un moment, plus fort, plus aimé que l’on ne l’est en réalité. Comme le héros du Jour d’Avant qui voulait punir les Houillères, Julien va vouloir punir tous ces garde-chiourmes appelés honteusement « moniteurs » , ces petits potentats locaux, ce prêtre qui rêve de Rome. En rêve vraiment? En réalité plutôt? Julien n’est pas un Saint. Comment peut on l’être après avoir subi tant de haine et n’avoir pour seule trace d’affection qu’un ruban de soie accroché à son poignet d’enfant par sa maman? Il n’est pas un ange et il n’en est que plus attachant, plus vrai.

Comme toujours l’auteur s’appuie sur la réalité, sur des faits. Souhaitant être irréprochable, il part cette fois-ci de recherches personnelles sur cette « colonie » de Belle-Île et notamment d’un article de presse de 1934 qui évoque « l’évasion des vauriens » de la colonie, cinquante cinq auraient été repris. Un cinquante sixième n’aurait jamais été repéré. Ce cinquante sixième Chalandon le retrouve, lui donne un nom, un surnom, un physique, un caractère. Il sera L’Enragé. Ecrivant au plus près des faits réels, l’auteur glisse ses mots dans les interstices de l’Histoire, il imagine les creux laissés par l’empreinte du temps. Il le fait toujours avec une empathie et un amour des faibles écrasés par les forts, des oubliés comme ces pêcheurs de sardines avec qui l’on partage la marée, le dur labeur mais aussi la connivence du silence et de l’amitié. Il le fait avec la connaissance d’une souffrance intime qui n’a jamais dû le quitter.

La Teigne dit: « Personne jamais, ne parlera de cette solitude. De cette misère. De l’immensité d’une nuit sans toit lorsqu’on dort sous le ciel. De la rosée du matin, qui perle sur la veste d’un pauvre ». Personne? Si Sorj Chalandon qui, une fois de plus, rend hommage aux opprimés avec un amour gigantesque, plus grand que celui qui leur a été jusqu’alors chichement offert. Et surtout avec les mots justes pour dire cet amour.

Eric R.
L'un des meilleurs Chalandon. Bouleversant !

« J’écris pour partager les blessures » déclarait en 2019 Sorj Chalandon. Une phrase, comme un mantra, qui traverse tous les romans de l’écrivain journaliste depuis son premier ouvrage « Le Petit Bonzi ». Partager la douleur de son enfance, dans ses textes autobiographiques quand la violence du père détruit l’amour d’un fils. Partager les blessures des autres comme ses romans irlandais, s’appuyant sur son expérience de journaliste sur place. Partager les blessures des pauvres comme celles des mineurs de « Le jour d’avant », racontant la souffrance des gueules noires lors de la catastrophe des Houillères de 1974.

Partager les blessures, c’est encore que que fait dans L’Enragé, Sorj Chalandon. Cette fois-ci, il s’agit de blessures infligées à de jeunes « marginaux » internés dans la Colonie pénitentiaire de Belle-Île en Mer, colonie pénitentiaire qui est en fait un véritable bagne pour enfants, petits délinquants, orphelins. Un récit qui se passe dans ces maisons de redressement et donne envie aux lecteurs de serrer les poings, de combattre la nausée qui vient pour refuser les injustices physiques ou morales sur des enfants ou adolescents détruits par la violence des adultes. C’est bien de cela qu’il s’agit ici. En l’occurence le sort d’un petit paysan mayennais, abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, ignoré de son père, et non élevé par des grands parents. Son premier crime: un vol de trois oeufs. Son second: regarder deux frères se venger de la mort injuste de leur famille. Et se retrouver ainsi à treize ans dans cette colonie. Il s’appelle Jules Bonneau, un patronyme qui le place d’emblée dans ces révoltés, ces marginaux, qui font tant peur à cette bonne société des années trente. Un enragé.

Le Petit Bonzi avait pour défaut majeur, le bégaiement, celui que Chalandon avait lui aussi enfant. Jules Bonneau, dit la Teigne, a comme défaut majeur, l’envie de sauver sa peau, une envie que Chalandon a eu probablement lors des crises de violence de son père. « Tout ce que j’écris, je le vis. Je n’ai pas envie de faire pleurer ou qu’on me plaigne, je veux partager ce que ressent ce gamin » dit Chalandon. Partager à nouveau les blessures occasionnées par l’absence d’amour, l’avilissement d’enfants qui n’ont comme défaut majeur que d’être né du mauvais côté de la société. Dire cette souffrance extrême et entamer la vengeance.

Le partage des blessures a en effet chez Chalandon, un pendant: celui de la vengeance, de la résistance. On peut appeler cela aussi la Justice. Le besoin de Julien est terrible, à la hauteur des sévices subis. Il répond au sang par le sang. Aux coups par les coups. Mais cette vengeance est un rêve, un exutoire, une manière de quitter la réalité sordide et de s’imaginer, un moment, plus fort, plus aimé que l’on ne l’est en réalité. Comme le héros du Jour d’Avant qui voulait punir les Houillères, Julien va vouloir punir tous ces garde-chiourmes appelés honteusement « moniteurs » , ces petits potentats locaux, ce prêtre qui rêve de Rome. En rêve vraiment? En réalité?

Comme toujours l’auteur s’appuie sur la réalité, sur des faits. Souhaitant être irréprochable, il part cette fois-ci de recherches personnelles sur cette « colonie » de Belle-Île et notamment d’un article de presse de 1934 qui évoque « l’évasion des vauriens » de la colonie, 55 auraient été repris. Un cinquante sixième n’aurait jamais été retrouvé. Ce cinquante sixième Chalandon le retrouve, lui donne un nom, un surnom, un physique, un caractère. Il sera L’Enragé. Ecrivant au plus près des faits réels, l’auteur glisse ses mots dans les interstices de l’Histoire, il imagine les creux laissés par l’empreinte du temps. Il le fait toujours avec une empathie et un amour des faibles écrasés par les forts, des oubliés comme ces pêcheurs de sardines avec qui l’on partage la marée, le dur labeur mais aussi la connivence du silence et de l’amitié. Il le fait avec la connaissance d’une souffrance intime qui n’a jamais dû le quitter.

La Teigne dit: « Personne jamais, ne parlera de cette solitude. De cette misère. De l’immensité d’une nuit sans toit lorsqu’on dort sous le ciel. De la rosée du matin, qui perle sur la veste d’un pauvre ». Personne? Si Sorj Chalandon qui, une fois de plus, rend hommage aux opprimés avec un amour gigantesque, plus grand que celui qui leur a été jusqu’alors chichement offert. Et surtout avec les mots justes pour dire cet amour.

Géraldine G.
Bouleversant !

S. Chalandon rend un hommage singulier aux enfants des colonies pénitentiaires à travers une histoire de rencontres, celles dont on peut puiser l'espoir et la combativité.

Une plongée dans l'âme humaine où le pire côtoie le meilleur.

Matatoune V.

Rentrée littéraire 2023
Dans la veine humaniste qui anime toute son œuvre, et après ses derniers romans plus personnels, Sorj Chalandon revient à ce qu’il sait le mieux faire, dresser une épopée historique devenant romanesque, dans sa façon de combler les vides. Ainsi, en décrivant une révolte contre un ordre établi, injuste et inhumain, le journaliste écrivain redonne vie à un lieu oublié, pourtant symbole d’une liberté happée, celle de l’enfance emprisonnée.
Suite de la chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/16/sorj-chalandon-l-enrage/