ALEX-MOT-À-MOTS

Biographie

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

danse

  • Alex-Mot-à-Mots
    danse

    Ils ne rêvent que de cela, les trois petits rats tout juste entrés à l’École de Danse de l’Opéra de Paris : Chine, Delphine et Sébastien. Ils ont la danse dans le corps, malgré les exercices sans fin et les muscles qui crient grâce. Tous les trois sont issus de milieux socioculturels et de régions différentes, mais tous ont réussi à intégrer cette prestigieuse école qui forme aussi des élèves étrangers. Petit à petit se noue une amitié sans rivalité autour de Delphine qui sait si bien nouer des contacts, Chine étant plus discret et Sébastien le trublion de la bande. J’ai aimé suivre ces trois enf-adolescents lors de leur première année : leurs questionnements sur leur passion de la danse, mais aussi les amitiés perdues avec ceux restés chez eux ; la découverte du corps de l’autre, leurs premiers émois et leurs premières amours. Des adolescents attachants malgré la pression sur leurs épaules.

    L’image que je retiendrai : Celle des parents des trois enfants qui ne comprennent pas cette passion frénétique et cette envie incessante de danser.

    http://alexmotamots.fr/danser-astrid-eliard/

policier

  • Alex-Mot-à-Mots
    policier

    Quel plaisir de retrouver la Brigade des Goules et son personnel à part. J’ai plongé dans cette suite passionnante, mettant en danger Diane de Moitié ainsi que Adé, la fille du commissaire. J’ai retrouvé avec plaisir Antonin Antonin (dont on apprendra le vrai prénom) toujours amoureux de Fleur. Ce n’est déjà plus un amour platonique dans cet épisode. J’ai aimé que le personnage de Jimi soit plus présent. Si l’enquête en elle-même est traitée de façon plutôt rapide, ce roman met en scène des personnages attachants que je retrouverai volontiers lors du prochain épisode.

    L’image que je retiendrai : Celle des décoctions que Jimi fait brûler à chaque fois qu’il apparaît.

    Une citation : « l’idée que la vie prend te donne, sans équanimité, sans logique, sans loi » (p.70)

    http://alexmotamots.fr/ne-te-fie-a-personne-vincent-villeminot/

amitié, folie

  • Alex-Mot-à-Mots
    amitié, folie

    J’ai découvert avec plaisir ce premier roman d’une auteure écossaise qui ne manque pas d’humour. Elle a su créer un personnage sympathique, tellement refermée sur elle-même qu’elle passe pour un peu spéciale. Mais un de ses collègues, Raymond, se prend d’amitié pour elle et, petit à petit, au fil des déconvenues de l’un et l’autre, se crée une vraie relation.
    Ça a l’air beau et gnan-gnan, en effet. Mais ce roman n’est pas que cela, c’est aussi l’histoire d’une jeune femme qui s’émancipe d’un passé douloureux et d’une mère possessive et violente. D’une personnalité forte et au vocabulaire riche capable de rire d’elle-même et de chercher à s’intégrer. C’est enfin l’histoire touchante d’une ancienne petite fille qui a tout perdu mais qui se reconstruit. J’ai été sensible à toutes les histoires contenues dans ce roman. Il m’a fait sourire parfois, m’a ému beaucoup. J’ai aimé la présence du feu dans le récit, j’ai cherché pourquoi il avait tant d’importance dans la vie d’Eleanor. Une auteure que je ne manquerai pas de suivre.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du cabas et du pourpoint d’Eleanor, son armure et son sac à roulette ultra pratique.

    http://alexmotamots.fr/eleanor-oliphant-va-tres-bien-gail-honeyman/

19e siècle, 20e siècle, 21e siècle

  • Alex-Mot-à-Mots
    19e siècle, 20e siècle, 21e siècle

    Je qualifierais ce roman d’ode à l’hippocampe cérébral, cette structure du cerveau qui joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. Car ce livre condense la mémoire de l’Histoire des 19e, 20e et 21e siècles en résumant les grands événements mondiaux ; en effectuant des rapprochements avec l’actualité. De plus, le narrateur voyage au fil des pages : Lafrançaise (dans le Tarn-et-Garonne), les Vosges, mais aussi Saigon ou Antananarivo, et j’en oublie tellement. Pourtant, le narrateur ne peut oublier celui qu’il a baptisé Taba-Taba et auprès de qui il s’asseyait, enfant, sur les marches de l’asile psychiatrique. Taba-Taba répétait cet alexandrin : Taba-taba-taba / Taba-taba-taba. Jamais il ne bougea, jamais il ne dit autre chose. Ainsi, l’auteur embrasse dans cette somme les deux pôles de l’humanité. Je dois confesser que ce roman (mais je pose la question : est-ce réellement un roman ?) est parfois ardu à lire : tant de détails historiques, tant de pays dans une seule page, j’ai failli en perdre mon latin. J’aurais aimé plus de romanesque : en apprendre plus sur la vie du narrateur au temps de Taba-Taba, sur les amours de ses parents, sur sa propre relation avec Yersin. Une lecture en demi-teinte, donc, dans laquelle si je n’ai pas trouvé de souffle romanesque, j’ai au moins trouvé un souffle historique.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du gymnaste, comprenez le grand-père du narrateur, sur les routes tout au long de sa vie pour fuir la guerre.

    Quelques citations :

    « Les livres sont des rapaces qui survolent les siècles, changent parfois en chemin de langue et de plumage et fondent sur le crâne des enfants éblouis. Des années encore et je lirai cette phrase du Journal d’un lecteur d’Alberto Mangel : « Pour Machado de Assis, de même que pour Diderot et Borges, la page-titre d’un livre devrait comporter les deux noms de l’auteur et du lecteur, puisque tous deux en partage la paternité.’ (p.26-27)

    « (…) je tentais de saisir la simultanéité du monde pendant ces quelques journées. » (p.204)

    « Les maquis ne cessent de harceler les Allemands qui ne cessent de martyriser les civils. C’est la grande question de la violence dans l’Histoire résolue depuis la Révolution française. Le droit ne s’installe pas par les moyens du droit. L’action terroriste illégale peut n’être pas illégitime. » (p.262)

    http://alexmotamots.fr/taba-taba-patrick-deville/

1939-1945

  • Alex-Mot-à-Mots
    1939-1945

    Un premier roman à la fois maîtrisé, passionnant et très riche.
    J’ai aimé le style, pourtant sans fioriture, des phrases sèches, courtes, comme pour dire l’urgence.
    J’ai aimé l’urgence de Feda, sa volonté de vivre malgré les expériences commises sur elle.
    J’ai aimé le silence d’Ava et son attention à la besace dans laquelle se trouve la mémoire des camps.
    J’ai aimé découvrir l’enfance de Magda, née Marie-Madeleine, ambitieuse prête à tout pour ne pas retourner dans la misère. J’ai aimé son regard sans concession sur les occupants du bunker.
    Même les personnages secondaires sont brossés intelligemment : Lee-Meyer et Gary en pleins, Adolf et Joseph en creux.
    Et puis le grand absent, celui toujours caché : le père de Magda.
    Un roman très documenté qui n’est jamais pontifiant, mais qui remet à hauteur d’hommes, et surtout de femmes, l’Histoire en marche.