YV

Biographie

Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

  • Yv

    Comme vous pouvez le constater, la couverture -Higland light, de Edward Hopper- est magnifique. Il en ressort une beauté évidente, une douceur en même temps qu'une certaine solitude, une belle lumière dans un paysage assez aride. Un résumé du roman.
    C'est une très belle histoire que nous raconte Catherine Baldisserri dans son premier roman. Une histoire avec ses moments de joie mais aussi de chaos, de folie, des moments de furie intense (la pêche au loup de mer), des doutes, de reconstruction... Tout y est pour passer un excellent moment. Teresa est une femme forte, un personnage hors norme parce que les événements l'amèneront à se battre et à s'imposer. Elle rencontrera d'autres personnages forts, qui la marqueront et qu'elle marquera, pour qui elle restera celle qui leur a permis de s'ouvrir au savoir, à la culture. Car le roman parle de cela : l'enseignement, la transmission du savoir et l'usage que chacun fait de ce qu'il apprend.

  • Yv

    Débuter un roman de Jean-Marie Blas de Roblès, c'est partir un peu à l'aventure, dans l'une de celles que l'on n'oubliera pas. Après son roman très vernien L'ïle du Point Nemo, cette fois-ci, direction l'Algérie. Manuel Cortès, espagnol naturalisé français en est le héros, l'un de ceux qui marquent une époque par ses engagements. Et à travers lui, c'est le roman de ce pays que l'on lit, au moins depuis la colonisation française. L'auteur s'attarde sur le rôle de Manuel pendant la seconde guerre mondiale pour montrer combien les pieds-noirs et les Algériens ont combattu pour la liberté. Une autre grande partie est bien sûr la guerre d'indépendance et les massacres de part et d'autre : "Mon père a assisté aux massacres de Sétif, il n'a rien fait, rien dit, rien ressenti, et je ne parviens ni à l'excuser ni à l'en blâmer. Il n'est pas si facile de percevoir ce que l'on voit ; il faut beaucoup d'efforts, de concentration sur l'instant présent, sur ce qu'il offre à notre regard, pour ne pas limiter ses yeux à leur simple fonction de chambre noire." (p.241). Il montre bien la volonté des Algériens de retrouver leur liberté et le déchirement des pieds-noirs de quitter leur terre natale, celle où ils ont tout construit, et tous ne furent pas des colons richissimes qui s'enrichirent sur le dos des Algériens. La vraie question remonte aux origines, qui a bien pu avoir cette idée de conquérir ce pays et pour quelles raisons ? Question qu'aborde le romancier qui se fait à travers ce livre, historie, essayiste, ...

  • Yv

    Loin d'être morbide ce livre est au contraire positif, même si l'on sent bien par moments le découragement de l'auteur, l'envie de baisser les bras, les angoisses, les cauchemars souvent liés à l'idée de la mort bien sûr mais surtout à la peur de ne pas voir grandir ses enfants et pour eux de ne pas grandir avec un père. Ne pas sentir ces interrogations, ces peurs serait faire l'impasse sur une grande partie de la vie d'Olivier Martinelli depuis l'annonce de sa maladie. Mais, ce qui ressort le plus de ses courts textes, c'est l'espoir et la volonté de vivre. Pas forcément pour réaliser de grandes choses, des exploits, mais vivre pour les siens, en profiter au maximum et s'appuyer sur eux pour reprendre des forces, même si face à la maladie et quand bien même on est très écouté, accompagné, on reste seul. Cette solitude, il ne l'élude pas, voulant en plus, sans rien cacher protéger ses proches et notamment ses enfants encore petits.

  • Yv

    De Cathy Borie, j'ai déjà lu La nuit des éventails qui fut une belle découverte et surprise. La romancière revient avec un court roman d'à peine plus de 130 pages et publié par Librinova, une maison d'auto-édition, et qui a obtenu le Premier Prix Draftquest/Librinova 2017 (bon, je ne sais pas trop ce que c'est, mais que ce roman obtienne un prix, je le conçois et même l'encourage). Car, c'est un formidable roman qui, dès les premières pages m'a happé pour ne plus me lâcher. D'abord, Cathy Borie use d'une plume d'une élégance rare, classique, de belles phrases, longues parfois, avec des subordonnées, des imparfaits du subjonctif toujours à bon escient, la classe quoi ! Franchement, c'est un pur plaisir de lecteur que de parcourir ce texte copurchic (je viens de découvrir ce vieux néologisme tombé en désuétude qui, signifie d'une extrême élégance ; sans doute qualifie-t-il plus aisément une tenue vestimentaire mais, bon, juste pour le plaisir de l'écrire et le lire, je le maintiens).
    Et puis, si le bonheur est déjà bien présent, il est renforcé par les très beaux portraits tant physiques que psychologiques des différents personnages.

  • Yv

    Partant de la page, puis augmentant de plus en plus son point de vue, du lit à la chambre, puis à l'appartement, à l'immeuble, la rue, le quartier, la ville, la campagne, le pays, l'Europe, le monde et l'espace, Georges Perec parle des espaces et de notre place à l'intérieur.
    C'est brillant, comme à chaque fois avec Georges Perec, c'est parfois amusant ("Longtemps je me suis couché par écrit" attribué à Parcel Mroust, en ouverture de son chapitre : Le lit). Il joue avec les codes de la mise en pages, avec les citations, avec le mot "espace", enfin bref, tout en faisant un exercice stimulant et instructif, il joue et nous avec.
    "Bref, les espaces se sont multipliés, morcelés et diversifiés. Il y en a aujourd'hui de toutes tailles et de toutes sortes, pour tous les usages et pour toutes les fonctions. Vivre, c'est passer d'un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner." (p.15/16)