• Caroline P. Libraire

    Dans ce nouveau roman Julian Barnes explore deux possibilités d'être au monde : l'une banale, sans véritable relief , l'autre brillante et énigmatique. L'une et l'autre s'incarnent dans deux amis d'adolescence qui partagent le même amour, ce qui consommera leur rupture.
    Le suicide du second donne à l'homme tranquille l'envie de comprendre enfin les événements dont ils ont été partie prenante. Mais malgré son expérience d'homme sensible il semble toujours incapable de donner un sens juste aux situations vécues, aux sentiments perçus et aux signes reçus. De fait il y a comme un suspens tenu jusqu'à la fin du livre : le narrateur à la sagacité chancelante ne parvient qu'in extremis à percer l'énigme de la mort de son ami. Un humour léger éclaire ce texte à la tonalité sombre. Julian Barnes nous offre un roman mélancolique très réussi sur l'incommunicabilité entre les êtres.

  • Caroline P. Libraire

    Alix de Saint-André a retrouvé ce manuscrit qu'on croyait détruit, perdu pour toujours. Témoignage fort d'une femme troublée qui fait le point sur sa vie après avoir envisagé de la perdre. Très loin d'une complainte sur l'amour enfui, Françoise Giroud nous raconte son parcours jusqu'à sa rupture avec Jean-Jacques Servan-Schreiber. Elle croise en travaillant très tôt pour subvenir à ses propres besoins mais aussi à ceux de sa famille des personnages célèbres, d'abord dans le cinéma où elle est la secrétaire de Marc Allégret, porte d'entrée d'un monde artistique, intellectuel, littéraire qu'elle ne cessera plus de fréquenter, d'observer et portraiturer...
    Ce livre est en fait à l'image de la femme qu'on imagine mais par un biais qu'on n'attendait pas. Sans acharnement ou ressentiment pour ceux qui l'entourent, elle dresse son propre portrait avec acuité et sans complaisance. On découvre sa vie qui ne fut pas toujours pleine de douceurs mais qu'elle a construit par la force de sa volonté et de son travail.
    L'intérêt réside aussi dans une écriture directe et enlevée avec par endroit un naufrage stylistique ou grammatical, que l'édition a bien fait de ne pas masquer car il restitue bien l'urgence dans lequel ce texte a été produit.

  • Caroline P. Libraire

    A quoi ressemble ce livre ? A tout ce qui s'écrit et se dessine : récit d'enfance, de réflexions littéraires et poétiques, considérations politiques et historiques, bribes biographiques, dessins en bichromie sèche, enfin un ensemble d'impressions qui forme un portrait bien personnel de l'auteur lui-même.
    L'écriture est belle et humble aussi, puisqu'elle vient comme une simple légende sous le dessin à l'encre qui occupe les trois quarts de la page. Les deux, dessins et écriture ne s'illustrent pas mais se complètent, les premiers donnant l'atmosphère, la seconde par d'autres biais venant creuser le sentiment éprouvé par un récit.
    Pajak nous plonge dans une mélancolie riche en récits croisés et érudits et nous transmet aussi son histoire intime, social et politique. Beau et original !

  • Caroline P. Libraire

    Un soir un homme s'apprête à mourir... assassiné. Mais avant, il veut livrer le témoignage de sa vie : Karna naît au sein d'une communauté, cachée au fond d'une vallée quelque part en Inde, qui obéit aux enseignements philosophiques d'Aum, grand maître spirituel. Conformément à la règle, il est élevé par une maternité, ensemble de femmes destinées à la reproduction, puis très vite doit suivre le parcours des jeunes garçons, guidés par un enseignement du don, du partage, de l'abandon de toute individualité.

Mes hommes de lettres

  • Caroline P. Libraire
    Mes hommes de lettres

    L’histoire de la littérature passée au crible du crayon, c’est possible , puisque c’est ce que réalise avec brio et une grande drôlerie cette dessinatrice de Charlie Hebdo. Des références subtiles, des citations savoureuses des grands textes littéraires, une vision à la fois originale et documentée des auteurs font naître le désir de découvrir ou redécouvrir ces monuments culturels qui à la faveur de l’humour sont descendus de leur piédestal et nous deviennent extraordinairement familiers. Une vraie réussite.